Citations

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La philosophie prétend chercher la vérité, la religion prétend l’avoir trouvée. L’Homme prétend les avoir acceptées, mais s’épuise en éteignant la lumière qu’il est. Les sciences, elles, se contentent de la projeter et de contempler l’ombre qu’elle fait.

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Tant que l’Homme, supposé être libre, croit que l’injustice infligée à ses semblables fait verser uniquement les larmes de la victime, ses enfants naîtront en pleurant.

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Dans le théâtre de la vie, ceux qui ont décrypté l’absurdité du scénario, n’ont pas forcément été plus heureux, mais ont sûrement été plus libres.

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Si l’esprit de l’Homme est fait de sorte qu’il préfère les mensonges les plus obnubilant sur ceux les plus libérant, c’est que, très probablement, la vérité est tellement honteuse pour qu’il accepte d’arrêter de la fuir quoiqu’il sache bien qu’elle le rattrapera toujours à sa mort.

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Si hypnotiser quelqu’un revient à l’endormir, le fasciner et l’éblouir en le mettant dans d’autres états que celui naturel, l’humanité est une espèce hypnotisée par différentes méthodes d’hypnose collectives et qui attend que quelqu’un vienne la réveiller.

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Le premier fait qui interpelle l’esprit lorsqu’on est parfaitement conscient de l’infinie stupidité humaine est l’absurdité cosmique. Pour essayer de percer l’absurdité cosmique, il faut pouvoir concevoir qu’aucune justice ne peut exister si elle est infligée par les autres. La plus juste des punitions est une prison sans personnel pénitencier, là où chaque prisonnier décide lui-même, par ses actes, de la durée de sa captivité.

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L’enfer de l’Homme c’est son éducation et ce qu’on lui inculque ; plus on le rend dépendant d’un système rigide de pensée, plus on l’enferme. Les autres ne sont que le décorum de l’enfer.

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L’Homme est la seule absurdité que je n’arrive pas à comprendre : il traite ses semblables comme s’ils appartenaient à d’autres espèces et traite les individus des autres espèces comme s’ils étaient de la matière inerte et traite la matière inerte comme si elle avait de la valeur.

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Les petites punitions apprennent aux petites âmes de choyer le crime et aux autres âmes d’adopter l’indifférence, par conséquent, une société qui n’inflige pas, à ses criminels, une peine proportionnelle à la faute, est une société profondément malade.

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Par sa splendeur, la poésie parvient à nous émerveiller, et par sa témérité, elle réussit à nous apprendre, ce qui est évident et que nous avons osé oublier.

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L’écriture n’est pas l’apanage de l’imagination du présent. Elle est l’élucidation et la dissolution du passé et l’évocation et la révélation prémonitoires du futur.

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L’art, qui n’est rien d’autre que la résurrection de la beauté de la mort du temps chez l’artiste, disparaît lorsqu’il devient l’évanouissement de la beauté par manque de temps et de moyens.

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Trois choses ne peuvent, en se nourrissant, que s’attiser : le feu, la peur et le mal. Mais lorsque le mal et la peur se nourrissent, l’un sur l’autre, les flammes de l’enfer écarquillent leurs avaloirs pour saisir puis retenir, les chairs humaines embrasées.

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L’Homme obnubilé revendique inlassablement une liberté d’expression, incapable de s’interroger sur sa liberté de pensée. L’Homme libre, lui, réfute toute forme d’adhésion à un courant philosophique, religieux ou politique existant, conscient de la parfaite supercherie et la soumission à la pensée d’autrui dans ces courants offerts et disponibles.

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Le socialisme et le communisme constituent une entrave fatale à l’évolution et à la liberté des populations qui en sont victimes. Ce n’est pas que leurs idéologies soient erronées, ni qu’ils aient tort dans leur conviction, mais parce qu’ils offrent ces populations comme la mangeaille sur laquelle se nourrit le capitalisme.

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Les espèces qui vivent en harmonie avec la nature et dans le plus grand désintérêt des choses de ce monde doivent savoir quelque chose que l’Homme ne sait pas ou qu’il a oublié, et traversent ce monde avec moins de souffrance psychique.

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Toute forme de haine : xénophobie, mépris du sexe opposé, homophobie, antisémitisme, islamophobie, mépris des enfants ou des seniors, etc. n’a rien à voir avec l’autre, mais est directement liée à mon incapacité d’accepter l’étendue des mensonges d’appartenance au groupe dont découle le moi. L’autre, n’étant pas à mon image, m’est insupportable, non pas parce qu’il est différent de moi, mais parce que je suis différent de lui, et par conséquent, l’un de nous ne répond pas aux critères absolus, que je ne connais pas et dont je ne suis pas certain. Ce qui me laisse constamment en doute, par rapport à mon groupe, mon appartenance et mes convictions.

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L’Homme cherche à déchiffrer le cosmos, le temps et l’existence comme un prisonnier amnésique cherche à comprendre et à se souvenir de la liberté en décorant les murs de sa prison par des tableaux de paysages qu’il croit appartenir à cette liberté et qu’il peint lui-même. Il laisse ainsi libre cours à son imagination pour ignorer l’atroce peur de transpercer les barrières de cette prison dans laquelle il est emmuré. Sa seule motivation et sa seule crainte est que l’existence soit réduite à sa prison, d’où, décorer cette prison et la faire perdurer est la seule finalité de ce qui lui reste de son existence. Seule la preuve de l’existence au-delà de sa prison le débarrassera de la nécessité de garder ces beaux tableaux et détruira les murs qu’il tient tant à décorer et mettra ainsi fin à ses illusions et à la souffrance de l’humanité.

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L’innovation ne consiste pas à apporter de nouvelles idées, mais consiste simplement à projeter la lumière sur celles qui nous entourent depuis toujours et qui périssent dans l’obscurité.

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L’intelligence relationnelle d’un individu ne se mesure pas au nombre d’amis qu’il a, mais au nombre d’ennemis qu’il n’a pas. Le génie relationnel, lui, se mesure au nombre d’ennemis qu’on a pu transformer en amis.

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Le seul moyen par lequel un Homme puisse faire face au malaise existentiel de l’humanité est de rester libre, comme à sa naissance, de tout malaise, de toute existence, à part ceux qu’il avait à sa naissance et qui restent indemnes sous les dents du temps.

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La seule richesse est la connaissance, car seule elle n’engendre aucune crainte de la perdre et plus nous l’offrons plus elle nous enrichit. Tout le reste s’effondre d’une manière ou d’une autre.

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Lorsque tu vois un ivrogne ou un drogué dans les poubelles avec le sourire sur les lèvres ou en train de chanter la vie est belle, demande-toi quel est le recul qu’il faut à un individu pour pouvoir juger la vie.

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Le matérialisme a condamné les Hommes à naître comme des mammifères, vivre comme des poissons, et mourir comme des lézards pour finir par disparaître comme les dinosaures.

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Si la souffrance ne peut rien t’apprendre, elle finira par te prendre pour otage, et la rançon c’est la leçon.

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La gentillesse est l’expression fondamentale de l’intelligence et seule la cruauté de ce monde est responsable de son oppression, et au retour à la raison, c’est la gentillesse, qui la première, fait son retour.

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Le racisme est la seule prison dont la clé est à la portée de main, mais dont la sortie peut prendre toute une vie.

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Lorsque l’Homme surmonte l’éducation qu’on lui a inculquée, il s’élève à une pensée qui n’est pas l’extension de celle de sa famille, et lorsqu’il surpasse les idéologies d’appartenance par religion, culture, langue ou pays, il s’élève à l’amour pour l’humanité prêché par ces formes d’appartenance, mais lorsqu’il s’élève au-delà d’une prétendue supériorité de l’humanité sur les individus appartenant aux autres espèces, c’est là, et seulement là, qu’il commence à se relever.

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L’Homme ne devient pas pervers lorsqu’il découvre le mal ; le mal est naturel pour une matière programmée pour proliférer, mais il le devient indubitablement lorsque, paralysée au fond de lui, son âme n’est plus capable de le pousser à éprouver des remords.

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Il y a deux catégories d’êtres humains ; ceux qui souffrent de problèmes survenant dans le présent et ceux qui souffrent de problèmes survenus dans le passé ou dans le futur. Bizarrement, souvent, la deuxième catégorie est responsable des problèmes de la première.

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L’Homme ignorant est celui qui ne sait pas lire son code génétique, mais accuse d’ignorance son semblable qui ne sait pas lire des lettres inventées par des Hommes.

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La vie est un long chemin vers la mort, la liberté. L’acceptation ou la compréhension du but de la vie ne peut être dissociée de la façon avec laquelle on perçoit la mort et seule cette perception dicte et conditionne la dureté et le malheur sinon la beauté et le bonheur du chemin.

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L’Homme surélève au rang des surhommes, des Hommes qui avaient la vérité et une vie exemplaire, mais utilise leurs dires pour s’éloigner de la vérité au lieu d’utiliser leur vie exemplaire pour s’en approcher.

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Si l’Homme pouvait apprendre quelque chose de ses erreurs, à part les répéter, l’humanité aurait dû atteindre la perfection, depuis des millions d’années.

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Le jour où je rencontrerai quelqu’un qui est suffisamment stupide pour n’avoir rien à apprendre de lui, je comprendrai que j’ai atteint, moi-même, la limite de ma stupidité.

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Je n’ai qu’une seule interprétation à l’indifférence de l’univers envers le mal fait par l’Homme sur terre : la punition de chaque être vivant est le mal qu’il fait lui-même, ici-bas, aux autres. Lorsque la liberté d’un individu, sa mémoire et sa conscience lui seront rendues après son départ de ce monde, il portera pour l’éternité, tout mal qu’il aurait pu faire et toute indifférence dont il est coupable envers toute forme de vie sur terre.

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S’il y a bien un conseil que je me permettrais de donner à quelqu’un en détresse, ça sera, sans hésitation, qu’il fasse bien attention aux conseils qu’on lui donne.

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La vérité est une panacée pour toutes les guerres de l’Homme, ses conflits, ses violences et ses maux, mais seul son orgueil n’a pas de remèdes et c’est ce qui l’empêche de retrouver la vérité.

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L’Homme équilibré oscille entre la compassion et l’admiration. L’Homme déséquilibré oscille entre le mépris et la jalousie.

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Seul l’infini amour, car il n’y a pas de vrai amour fini sinon que du semblant, mène sur le chemin de la vérité. Et sur le trajet de celle-ci, on croise immanquablement le trépas qui est l’aboutissement de tous les circuits. Il est inutile de chercher la vérité, si on l’a perdue, il faut retrouver sa voie, car dans le labyrinthe de la vie, il y a le mal et la mort de l’âme sur tous les autres parcours.

[Antoinette FRANCIS]